Consulter ses mails en vacances, répondre aux messages d’un collègue le soir, terminer un dossier chez vous … Autant de choses auxquelles on s’est habitué à l’ère du numérique. Grâce à tous nos outils, votre bureau peut désormais vous suivre n’importe où. Or ce phénomène n’est pas anodin et peut avoir des conséquences désastreuses dans le monde du travail. Le “blurring” ça vous parle ? On vous en dit plus ici sur ses origines, ses conséquences et comment y faire face ...
Très répandu, le phénomène du “blurring” se rapporte aux actifs qui travaillent hors temps de travail. Cette tendance peut causer de nombreux dégâts au sein des organisations ...
Selon une étude Eléas : en 2016, 37% des actifs affirmaient utiliser les outils digitaux professionnels en dehors de leurs heures de bureau.
La première responsable de ce phénomène ? La digitalisation de notre société. Aujourd’hui tous nos outils de travail sont souvent à portée de main : accessible directement sur notre smartphone. Avant cela, il aurait été davantage complexe de ramener votre bureau chez vous. Désormais il peut vous suivre, ou vous poursuivre.
Cependant, nos nouveaux modes de travail ne sont pas les seuls responsables. En effet, certains profils de managers et de collaborateurs sont plus susceptibles de tomber dans ces pratiques.
C’est le cas notamment des managers qui prennent la mauvaise habitude d’envoyer des messages à leurs collaborateurs à toute heure de la journée ou de la nuit, attendant une réactivité sans faille de leur part. Établir une frontière claire entre vie pro et perso peut devenir un vrai casse-tête pour les actifs concernés.
Du côté des collaborateurs, les personnalités perfectionnistes sont davantage susceptibles de se retrouver dans cette situation. L’investissement des collaborateurs peut alors avoir cet effet rebond négatif.
« La part des maladies psychiques liées au travail dont l'origine professionnelle a été reconnue avoisine depuis quatre ans 51 % des demandes», selon le rapport annuel de la Sécurité sociale en 2019.
Les principales victimes étant les collaborateurs, ce phénomène peut causer des dégâts sur leur santé mentale et physique. Très énergivore, cette réactivité permanente peut priver les salariés de repos régulier. Suite à l’impossibilité de se déconnecter, la fatigue et le stress causé par ces sollicitations constantes peuvent conduire à des troubles somatiques ou à la prise de médicaments.
D'après le rapport fourni par l'entreprise IQVIA, la prévision pour 2023 place la France en 7ème position dans le monde en matière de consommation de médicaments derrière le Brésil et l'Italie.
Conduisant trop souvent à des dépressions, dans le pire des cas la conséquence du blurring est aujourd’hui bien connue : le burn-out.
“44% des salariés sont en détresse psychologique (-1 point par rapport à mars 2021), dont 17% en détresse élevée“, d’après l'enquête du cabinet franco-québécois Empreinte Humaine.
Les managers étant également concernés, dans cette même étude on note que le burn-out "concerne 1,5 fois plus les managers”. Mais ce ne sont pas les seules victimes ...
En effet, les entreprises, elles aussi, sont impactées négativement par le blurring. Les effets négatifs sur la qualité de vie des collaborateurs ont également des conséquences sur leur performance, et ainsi, sur les résultats de l’entreprise. Sachant que les exigences de cette réactivité obligent les salariés à répondre spontanément, ils perdent toute concentration. Ce manque de concentration affecte, lui aussi, les performances de l’entreprise.
Avant tout, il convient de bien délimiter l’amplitude d’activité. Imposez-vous des horaires de travail, en vous calant sur les horaires de bureau. Votre objectif est d’éviter de déborder sur le soir ou le week-end. Éliminez au maximum les distractions : si cela vous est possible, aménagez-vous un espace dédié (voir notre article sur le sujet), dans lequel vous aurez envie de travailler. Mettez-vous en mode professionnel, le ménage et les courses attendront ! Pensez à faire des pauses régulièrement et à vous déconnecter pendant 5 min, si possible en extérieur ou, au minimum, en dehors de votre espace de travail.
Enfin, exit la journée en pyjama, adoptez une routine de travail. Prenez l’habitude de vous lever et de vous préparer comme si vous alliez au bureau.
N’oubliez pas que s’assurer du bon fonctionnement de votre équipe, c’est aussi surveiller les performances et la santé de vos collaborateurs. Comment ? Tout d’abord, soyez stricte en matière d’amplitude horaire, assurez-vous que vos collaborateurs respectent bien les heures de travail.
Veillez à ce que chaque collaborateur dispose des outils nécessaires afin de structurer leur espace de travail ou à leur donner accès à des espaces de qualité.
Gardez toujours du lien avec vos équipes : mettez en place des rituels (pauses café), donnez des feedbacks réguliers afin de maintenir la motivation et la confiance de vos collaborateurs. Montrer l'intérêt que vous portez à vos équipes sera source de confiance réciproque. Soyez toujours transparent, cela vous permettra de calmer les éventuelles inquiétudes de chacun. Enfin en ce qui concerne la santé de chacun, faites attention aux signaux faibles et veillez à être disponible.
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Nous ne nous risquerons pas à des pronostics. Mais grâce aux échanges que nous menons tous les jours avec des RH, managers et collaborateurs, nous avons observé un certain nombre de tendances que nous allons détailler dans ce document.
Bonne lecture !