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Semaine “de” 4 jours ou semaine “en” 4 jours ?

Table des matières

La semaine de 4 jours est une réponse pour les employeurs qui cherchent à faire revenir les collaborateurs au bureau. En effet, ce mode de travail permet souvent de limiter le télétravail et surtout l’absentéisme.

Néanmoins, un nouveau débat a vu le jour suite au discours du Premier ministre. Celui-ci indiquait novembre dernier vouloir instaurer la semaine “en” 4 jours et non “de” 4 jours.

La différence entre la semaine “de” 4 jours et la semaine “en” 4 jours

La principale différence entre ces deux formats réside dans la charge de travail journalière. En effet, la semaine “de” 4 jours permet aux collaborateurs de ne plus travailler 35h mais 32h. En fonction des organisations, ce réaménagement des horaires de travail peut s’accompagner d’une baisse des salaires. Mais la corrélation n’est pas systématique.

De son côté, la semaine “en” 4 jours prévoit que les 35h légales soient ventilées sur les 4 jours travaillés. Concrètement, les collaborateurs seront amenés à travailler du lundi au jeudi de 8h à 18h. Ce format remplacera la semaine traditionnelle où les salariés sont attendus du lundi au vendredi de 9h à 17h.

Ainsi, l’étude The UK’s four-day week pilot propose différentes façons de mettre en place la semaine de/en 4 jours :

  • Fifth day stoppage : l’entreprise décide de stopper les opérations un jour supplémentaire par semaine ;
  • Staggered : l’organisation scinde l’équipe en deux afin que les 5 jours de la semaine soient couverts ;
  • Decentralised : les différents départements opèrent sur différents modèles de travail, éventuellement un mélange des deux formats précédents ;
  • Annualised : les équipes travaillent 32h en moyenne par semaine, sur 4 jours, avec des journées plus ou moins longues en fonction des saisons ;
  • Conditional : les collaborateurs bénéficient d’un jour de congé supplémentaire en fonction de l’atteinte des objectifs et de la charge de travail.

Les deux systèmes se valent. En effet, 77% des actifs seraient prêts à travailler 4 jours par semaine sans réduire leur temps de travail (Baromètre de l’Economie). Ce chiffre monte à 83% chez les 25-34 ans. Ainsi, ce mode de travail, qu’on utilise l’article ou l’adverbe, pourrait véritablement s’imposer dans les années à venir.

A qui s’adresse cette semaine flexible ?

De prime abord, il semble que ce format corresponde davantage aux métiers “télétravaillables”. En effet, certaines professions ne nécessitent pas une présence sur site tous les jours. Alors, autant ne pas travailler un jour de plus par semaine plutôt que de rester en télétravail. Cela favorisera le retour au bureau, un enjeu central pour nombre d’organisations.

Néanmoins, avec des plages horaires de travail modifiées, il est possible d’appliquer ce modèle à des entreprises des secteurs primaire et secondaire. Ainsi, les entreprises qui ont besoin de fonctions opérationnelles tous les jours peuvent instaurer la semaine de 4 jours.

C’est notamment le cas de YPREMA. Cette entreprise a mis en place la semaine de 4 jours en 1997, au moment de la loi Robien. Celle-ci faisait profiter les employeurs d’une réduction de 10% des charges sociales. En contrepartie, ils devaient recruter 10% de salariés en plus et instaurer la semaine de 4 jours.

Les retours des salariés sur ce modèle de travail sont très positifs. En effet, ils mettent en avant l’accroissement de leur savoir faire ainsi que le renforcement de l’esprit d’équipe. Chez YPREMA, les décideurs prirent le parti d’instaurer un système de binômes. Cela permet de conserver une certaine continuité dans le suivi des missions.

Quelles alternatives pour les organisations qui ne peuvent pas la mettre en place ?

Un certain nombre d’organisations ne se voient pas encore instaurer ce modèle de semaine de travail. Néanmoins, les entreprises ont un objectif commun : trouver des solutions correspondant au mieux à leurs besoins et à leur culture organisationnelle. Ceci en tenant compte des préoccupations et contraintes des collaborateurs.

Ainsi, des alternatives existent pour essayer d’améliorer le bien-être des collaborateurs et d’accroître leur productivité. Souvent, la semaine de 4 jours est mise en place pour palier au télétravail trop important dans certaines entreprises.

Néanmoins, le télétravail peut être une alternative permettant aux travailleurs de gagner en flexibilité et de réduire leur temps de déplacement. Cela contribue souvent à l’amélioration de leur équilibre vie personnelle et vie professionnelle et accroît leur productivité.

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Pour les métiers nécessitant une présence absolue, qui peut nuire à la productivité et au moral des collaborateurs, d’autres solutions existent. Les managers peuvent proposer de rendre les tâches et responsabilités flexibles. Ainsi, ils donnent plus de contrôle aux collaborateurs sur les projets sur lesquels ils travaillent. Ils leur permettent de s’investir dans des domaines qui pourraient davantage les intéresser.

Dans le même sens, les managers peuvent proposer une rotation des tâches et des équipes. Mettre un système de rotation des missions ou des groupes de travail permet d’éviter la monotonie du travail. Une telle organisation permet aux collaborateurs d’être plus productifs car plus stimulés.

Limiter le nombre et la durée des réunions est une autre alternative. Moins de réunions permet aux équipes de mieux se concentrer sur leur travail et d'avoir plus de temps pour accomplir leurs tâches.

Enfin, de plus en plus d’organisations investissent dans des formations ou dans le développement personnel des collaborateurs. La mise en place de tels ateliers les aide à progresser dans leur travail. Les collaborateurs se sentent davantage valorisés au sein de l’entreprise.

Les avantages indéniables de ce nouveau mode de travail ?

Des avantages pour les collaborateurs

55% des travailleurs estiment qu’une semaine de travail concentrée ne les rendrait pas plus fatigués. 67% déclarent qu'elle pourrait booster leur motivation au travail. 60% pensent qu'elle réduit l’absentéisme, et 55% qu'elle renforce leur attachement à l’entreprise (enquête réalisée par Indeed en partenariat avec OpinionWay).

S’organiser pour traiter en 4 jours ce qui était fait en 5 nécessite une véritable concentration. Cela légitime d’éradiquer les parasites qui freinent la productivité. Les tâches chronophages et celles qui coûtent plus qu’elles ne rapportent sont donc évitées. Cela contribue à la performance et au bien-être des collaborateurs.

Ce nouveau rythme de travail permet de prioriser l’optimisation du temps afin de réduire au maximum les distractions pour préserver la concentration. Ainsi, les relations entre collaborateurs sont d’autant plus soudées et apaisées.

La semaine de 4 jours : pourquoi la mettre en place au sein de son entreprise ?

Des avantages économiques et écologiques pour les entreprises

La semaine de 4 jours étant définie à l’avance, l’employeur sait quand les bureaux seront vides ou du moins peu remplis. Il peut donc prévoir de fermer certains étages si la semaine flexible s’organise en staggered ou bien toute l’entreprise.

La consommation électrique est donc plus faible, le nombre d’impressions aussi ce qui crée des économies en termes de matériel. Par exemple, Microsoft a annoncé avoir réduit son nombre d’impressions de 58,7%. Des économies en termes de loyers sont possibles dans le cas d’une semaine avec un fifth day stoppage.

De plus, cette diminution d’occupation des bureaux permet une réduction des émissions de gaz à effets de serre. La semaine de 4 jours aurait réduit l’empreinte carbone du Royaume-Uni de 127 millions de tonnes par an à horizon 2025. Cela correspond à une diminution de 21,3% (rapport 4 Day Week Global, 2021).

Lorsque Microsoft a instauré la semaine de 4 jours dans son entreprise du Japon, la consommation électrique baissa de 23,1%.

Un autre point intéressant est à souligner. En effet, la baisse de l’absentéisme est assez importante pour les entreprises qui mettent en place la semaine de 4 jours. Ainsi, Software Delsol a vu son taux d’absentéisme chuter de 20% depuis sa transition en 2020 (article Culture RH, février 2023).

Comment instaurer un tel système au sein d’une organisation ?

Finalement, qu’il s’agisse de la semaine “de” 4 jours ou “en” 4 jours, le principe reste le même. Les entreprises attribuent 47 jours de repos supplémentaires par an. Comment empêcher l’altération de la productivité des équipes ?

Les étapes pour préparer la mise en place de la semaine de 4 jours

La priorité est de sonder les besoins des collaborateurs. En effet, la mise en place d’une semaine de travail plus courte n’est pas forcément adaptée à toutes les organisations. Il est donc nécessaire de consulter les équipes afin de savoir si elles adhèrent au projet.

CSE, travail hybride et flex office

Il est important d’analyser les effets qu’aura un tel changement sur les équipes, les clients et l’activité de manière générale. Sans oublier de s’interroger sur les coûts associés, les effets sur la productivité et la pérennité de l’organisation.

L’objectif est de réussir à construire un modèle adapté à l’organisation. En instaurant un dialogue constructif, il est possible d’anticiper la majorité de ses inconvénients et d’optimiser son adoption.

Henri Ford précise que “c’est au management de s’adapter pour trouver les solutions" permettant l’approbation de ce rythme de travail”. En effet, en 1926, le fondateur de la Ford Motor Company décide de réduire le temps de travail des collaborateurs. Ils commencent alors à travailler 40 heures par semaine de 5 jours au lieu de 6, sans diminution de salaire.

Si cela nous paraît normal aujourd’hui, sa décision fut très critiquée à l’époque. Et elle est finalement une première expérimentation de la semaine de 4 jours (article Forbes, avril 2023).

Ainsi, il faut penser au maintien de la continuité de service. Ceci passe notamment par de développement de la polyvalence, le désilotage, la subsidiarité et le compagnonnage ou binômage.

De l’autre côté, le management doit se préparer à faire évoluer sa culture et ses pratiques. Celles-ci seront basées sur la confiance, l’autonomie, la responsabilisation et l’esprit d’équipe.

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