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Le télétravail aidera-t-il à la décentralisation de Paris ?

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Au cours du XIXe siècle, la révolution industrielle est en plein essor en France. La mécanisation des modes de production et le développement de nouveaux outils agricoles provoquent le départ de populations rurales vers les villes. Cet exode rural est motivé par l’espoir de retrouver du travail et d’améliorer ses conditions de vie. 

Deux-cents ans plus tard, les villes concentrent la majeure partie de l’activité économique. Paris, centre névralgique de la France, représente plus de 30% du PIB national en 2020 selon l’lNSEE.

En février 2020, la France est confinée pour la première fois afin de limiter la propagation du virus de la COVID. 

Afin d’essayer de maintenir au mieux l’activité économique, les entreprises ont alors recours massivement à la mise en place du télétravail. 

À cette occasion, de nombreux salariés parisiens (en ayant la possibilité) font le choix de se confiner à la campagne, dans leur résidence secondaire, ou bien chez des proches. 

Puis vient le déconfinement, et la fin des mesures sanitaires. C’est alors qu’un nouveau phénomène apparaît : un certain nombre de travailleurs ont fait le choix de rester vivre à la campagne en poursuivant le télétravail, et refusent de retourner au bureau.

En effet, d’après le code du travail, un employeur ne peut influer sur le lieu de résidence de ses salariés. 

Par conséquent, le télétravail offrirait alors l’opportunité de vivre plus au calme, à la campagne, tout en conservant son activité. 

Le télétravail permettrait donc de bénéficier des atouts des emplois qualifiés généralement réservés aux grandes villes tout en disposant d’un cadre de travail moins stressant à la campagne. 

Il est ainsi légitime de se demander, si cette nouvelle tendance d’exode urbain motivé par la démocratisation télétravail est véritable, ou bien seulement un phénomène concernant une minorité d'individus ?

L’apparition des entreprises “full remote” 

Tout d’abord, une première vague apparaît, considérant que la tendance sera au “full remote”. Le 12 mai 2020, Twitter proposait pour la 1ʳᵉ fois à l’ensemble de ses salariés de télétravailler à temps plein et cela de manière définitive. 

Le “full remote” permet de choisir son lieu de résidence en fonction de critères liés au bien-être et non plus liés aux perspectives d’emploi. La localisation et le lieu de résidence ne seront plus des critères d’embauche. 

Les entreprises “full remote” vont alors élargir leur rayon à partir duquel elles cherchent à recruter, car le télétravail vient faire sauter la distance géographique. 

Paris, à l’heure actuelle, offre de nombreuses opportunités d’emploi, mais d’ici plusieurs années, ces emplois pourraient être de plus en plus disponibles depuis l’ensemble du territoire national.

Avec le “full remote”, le travail est désormais organisé autour de la vie personnelle et non plus l’inverse. Les salariés côtoient leurs collaborateurs via des outils de visioconférence et peuvent par exemple dédier une plus grande partie de leur temps personnel à la vie associative de leur village.  

Enfin, le full remote pourrait être adopté par un grand nombre d’entreprises, car il permet de drastiquement diminuer les coûts fixes, notamment ceux liés à l’immobilier. En effet, les entreprises “full remote” conserveront seulement leur siège social et réduiront de 50 à 70% leurs surfaces commerciales.

Les entreprises peuvent alors préférer dépenser 2 000 € par employé en installation “remote” de qualité que de dépenser 10 000€ en espace de bureau par employé.

Ce modèle “full remote” présente cependant des risques, notamment en termes de cohésion d’équipe, et de lien social au travail qui peuvent être mis en péril.

Cela pourrait donc expliquer une première vague de mobilité hors de la capitale.

Le développement des tiers lieux de travail 

La tendance future sera donc au télétravail pouvant même aller jusqu’au “full remote”. Mais le domicile ne sera pas le seul lieu depuis lequel le salarié exerce son activité professionnelle. 

Les espaces de co-working sont amenés à se développer et à se démocratiser davantage. Au sein des villes de campagne, les FabLab, les Repair'Café, et autres habitats partagés seront des lieux dédiés au travail en “remote”. 

Ces villes de campagne devront innover et investir dans de nouvelles infrastructures tel que des commerces, des écoles afin de se rendre attractives. En effet, avec le retour de la population active dans les campagnes, les villes de petites tailles et les communes seront de nouveau des zones dynamiques pourvues de commerces et d’infrastructures de qualité. 

Les entreprises chercheront à se différencier les unes des autres en proposant à leurs salariés vivant en zone rurale des services annexes comme des abonnements à des espaces de co-working, une prise en charge des repas du midi… 

La crise du logement parisienne et des nouveaux enjeux de durabilité 

Enfin, un dernier facteur financier et écologique pourrait jouer dans l’exode urbain que nous étudions ici. Depuis plusieurs années, le prix du m2 parisien a explosé et s’élève en moyenne à 11 000 €/m2 dans la capitale. Les logements précaires se multiplient et les habitations en périphérie parisienne, bien que excentrées de la capitale, sont prises d’assaut. 

Le télétravail apparaît alors comme la solution à ces problèmes de logement, puisqu’il libère le salarié de la contrainte de son lieu de travail. Il est donc possible d’avoir pour un prix inférieur, une maison ou un plus grand appartement à la campagne. 

De même, il sera plus facile d’investir son argent en achetant un bien immobilier à la campagne qu’en ville où la location apparaît bien souvent comme la seule solution pour se loger. 

Le Home Office, en dehors de Paris, permet aussi d’énormes économies de temps de transport.

En moyenne, les salariés parisiens passent 68 minutes par jour dans les transports en commun, ce qui est 2 fois plus élevé que pour les salariés de petits pôles urbains, selon une étude de la Dares. 

Ce gain de temps dans les transports s’accompagne d’une réduction de l’empreinte carbone liée au déplacement, qui est plus que nécessaire au vu des enjeux climatiques. 

Voir aussi : les avantages du télétravail sur l'environnement.

Enfin, les logements parisiens sont réputés pour être de véritables passoires thermiques. En effet, les appartements haussmanniens ont généralement une mauvaise isolation et sont très énergivores. Les logements ruraux sont souvent plus facilement rénovables et offrent un mode de vie plus durable.

Il est plus que probable de voir apparaître un phénomène d’exode urbain au profit des petites et moyennes villes de campagne au détriment de la capitale. 

Cependant, les entreprises “full-remote” et le télétravail ne sont pas encore suffisamment répandu pour constater de telles migrations dans un futur très proche (dans moins de 5 ans). 

Cette tendance aura plus probablement lieu dans les deux prochaines décennies, et sera notamment motivée par la question de l’urgence climatique. 

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